Interview intégrale de Paulina Spucches
"J'ai de la chance de faire un métier que j'aime"
- Paulina Spucches -
Clouée : Bonjour Paulina, peux-tu nous parler de toi et ton parcours ?
Paulina : J’ai commencé mon travail d’illustratrice il y a maintenant deux ans, après un DMA illustration au lycée Auguste Renoir, où l’on faisait de l’illustration jeunesse, de la BD, de la gravure... Je me suis orientée vers la BD, car avec la pratique régulière à l’école, je me suis rendue compte que c’était ce qui me plaisait le plus.
En deuxième année, il nous fallait réaliser un projet de diplôme, qui a pour moi été une première version de ma bande-dessinée sur la photographe Vivian Maier. J'ai présenté le projet aux éditions Steinkis, et ça a matché ! Ce premier livre est sorti en en novembre 2021.
Comment tu t’es orientée vers ce métier d’autrice ? Quel a été le déclic pour t’orienter sur la BD?
Je pense que c’est lié aux lectures qui m'ont marquée. Lire des BD et des romans graphiques, et aimer l’expérience de la lecture, m’ont donné envie d’en faire moi-même. Ce sont des coups de cœur qui m’ont donné envie de raconter mes propres histoires.
D’où viennent tes influences artistiques ? Tes origines et la culture argentines influencent-t ’elles ton approche artistique ?
Elles sont multiples. Je regarde beaucoup de séries et de films, c'est quelque chose qui m'inspire énormément.
Ma double culture Franco-Argentine m’apporte beaucoup dans ma manière d’être, plus que dans les thématiques que je traite. Je réfléchis souvent au fait que, depuis l’enfance, j’ai l’impression d’avoir la tête ailleurs. Il y a une partie de moi qui est là, en France, et une autre en Argentine. Et je ressens l'inverse quand je vais en Argentine. A force d'avoir toujours la tête ailleurs, je me suis construite un monde intérieur assez important. J'ai une personnalité assez réflexive, introvertie. Et c’est important dans le métier d’autrice d’aimer être avec soi, d’aimer réfléchir seule. Il y a une part de solitude qu'il faut savoir apprécier.
C’est donc à travers l’histoire de Vivian Maier et ce roman graphique « Vivian Maier, à la surface d’un miroir» que l’on a découvert ton travail. Un travail empreint de de finesse, de féminisme avec une atmosphère chaleureuse haute en couleurs.
Comment est née l’envie de raconter l’histoire de Vivian Maier ?
J’ai découvert Vivian Maier dans une expo, il y a trois ans. C’était au moment où je devais trouver une thématique pour mon diplôme. À ce moment-là, j’étais assez perdue, mais je savais que je voulais travailler sur la trace, sur ce qu’on laisse derrière soi, surtout dans un cadre familial. Je suis assez tournée vers cette thématique de la famille : les souvenirs et les histoires qu’on nous laisse et surtout ce qui finit par tomber dans l’oubli. Par hasard, je me rends à cette exposition sur Vivian Maier, que je ne connaissais pas. Et j'ai fait la rencontre d'un personnage qui cristallisait tout cela : une femme qui s’est constituée à travers tous les objets qu’elle accumulait, tout ce qu’elle capturait. On peut la recomposer à partir de tout cela, et c’est fascinant. C'est le mythe de l’artiste qui te laisse une malle avec tous ses trésors, c’est incroyable. J’étais aussi inspirée par cet univers du techni-color des années 50. Je m’imaginais déjà faire un projet avec des couleurs à la West Side Story.
En découvrant cette photographe qui capte le NewYork des années 50, j’avais envie de mettre ses clichés en couleur, mais surtout cette femme.
On découvre l’œuvre de cette femme juste avant sa mort. Tu choisis délibérément de dessiner une femme libre et indépendante. Choisir cette femme et sa vie montre ta sensibilité et tes engagements. Que dit cette histoire de toi ?
C’est une figure de femme indépendante dans un contexte particulier. C’est intéressant de voir qu’à travers l’histoire il semble que les choses étaient déterminées d’une certaine façon : il y a cette idée que pendant les années 50, les femmes ne réfléchissaient pas, elles étaient des femmes au foyer. Il y a des éléments qui définissent une période de l’histoire, c’est enregistré de cette manière dans notre esprit. On oublie que le féminisme a une longue histoire, et ces figures de femmes indépendantes ne sont pas quelque chose de nouveau. Pendant cette période-là, dans un carcan social bien marqué, Vivian Maier est une figure de femme libre. C’est véritablement ce qui m’a donné envie de parler d’elle car elle nous représente encore aujourd’hui.
Il est aussi question de transmission. Vivian découvre la photographie par une amie de sa mère, photographe professionnel, Jeanne Bertrand. Puis, à son tour, Vivian Maier va transmettre sa passion à Gwen. Qui t’a transmis cet amour du dessin et l’envie d’en faire ton métier ?
Il y a cette idée de sororité et de transmission dans le récit. On a toutes notre « Jeanne Bertrand » dans notre vie. Il peut y avoir une multitude de personnes qui t’influencent, qui t’aident à te construire. C’est le cas pour moi. Pendant un moment, je voulais m’orienter vers le cinéma (entre la BD et cinéma, il y a énormément de points communs...). L’influence maternelle a beaucoup compté dans mon parcours, puisque ma mère m'a toujours montré beaucoup de films. Mais il y a aussi des professeur.e.s qui m’ont donnée des pistes, et l’envie de créer.
Autoportrait de Vivian Maier et Gwen, New York, 1953
"L'aquarelle et la gouache sont des techniques qui permettent de communiquer beaucoup d'émotions (...) J’aime l’idée de prendre le risque de me tromper, il y a un côté irréversible qui installe un jeu dans le dessin".
L’une des caractéristiques de ton travail c’est l’utilisation de la gouache et de l’aquarelle qui te permet de jouer avec la couleur et les émotions mais aussi d’amener une certaine authenticité à ton récit. Peux-tu nous en dire plus sur ce choix et sur ton style ?
Je suis sensible à l’art pictural. Mes premiers coups de cœur BD ont toujours été des auteurs.ices qui travaillent à la peinture, comme Brecht Evens par exemple. Je me suis rendue compte à quel point on pouvait raconter par la couleur. L'aquarelle et la gouache sont des techniques qui permettent je pense de communiquer beaucoup d'émotions. Elles amènent l’erreur, que l’on peut seulement commencer à maîtriser avec le temps et l’expérience. J’aime l’idée de prendre le risque de me tromper, il y a un côté irréversible qui installe un jeu dans le dessin. Si on se trompe, il faut ruser et trouver un moyen de se rattraper.
Qu’est ce qui t’épanouies le plus dans ton travail ?
La chance de faire un métier que l’on aime. Le dessin me canalise énormément. Je peux partir dans tous les sens dans d’autres domaines artistiques. Je pratique le violon et je manque de patience souvent... Ce qui n’est pas le cas dans le dessin. C’est drôle car je peux passer des heures dessus sans aucun problème, c’est très épanouissant et stimulant.
Quelle est l’étape dans la création que tu affectionnes le plus et celle qui à l’inverse est la plus compliquée à réaliser ?
Dans la création, j’aime beaucoup la recherche… galérer pour trouver la composition, croiser toutes les références qui viennent. C’est la partie qui coûte le plus émotionnellement, mais j’aime cet investissement émotionnel là dans la création, même si ça peut être fatiguant. Et puis, bien sûr, j’aime peindre, j'écoute de la musique et des podcasts en même temps, c'est ce que je préfère.
Et celle qui à l’inverse est la plus compliquée à réaliser ?
(Silence)… La plus compliquée… ce que j’affectionne le moins…. Peut-être la partie technique du dessin… non en fait j'aime bien aussi.
Est-ce que tu arrives à te dire que ton dessin est fini et que tu n’as plus aucune touche à apporter ?
Il arrive que tu n’arrives jamais à te dire que ton dessin est terminé. Il est difficile de desceller le moment où tu te dis «je vais le laisser comme cela, ça va aller »
Qu’est-ce que tu ressens devant cette fameuse page blanche ? Comment tu surmontes le doute et l’angoisse ?
Je n’ai pas encore eu la page blanche (rire…elle croise les doigts). Si je n’ai pas d’idée immédiate, je lis, je regarde un film ou une série, sans culpabiliser. Je dessine à partir d’histoire donc je suis toujours sensible à cela. J’aime aussi beaucoup écrire donc si je ne dessine pas, et bien j’écris.
La palette de Paulina pour réaliser le triptyque
Peux-tu nous parler des émotions que tu ressens lorsque ton dessin est terminé et à quel moment tu actes qu’il ne nécessite plus aucune retouche ?
Énormément de satisfaction et de fierté. Pour l’expérience de ma première bande dessinée, ça s’étend sur des mois et des mois d’émotions. Même encore maintenant, 7 mois après sa sortie, je suis encore dans le contre-coup du truc. Ma BD sur Vivian Maier a été faite en 8 mois, j’ai peu dormi et le rattrapage de sommeil se fait encore aujourd’hui.
Quand j’ai tenu mon livre dans mes mains, ça m’a fait un effet dingue. Quand tu l’ouvres, ça craque, et il sent bon. Le plus fou c’est quand tu vois des personnes que tu ne connais pas qui viennent à une dédicace. Lors de ma première dédicace, je demandais toujours aux lectrices et lecteurs, « comment avez-vous entendu parler du livre ? », car je me disais que personne n’était censé savoir.
Quelles sont tes routines de travail ? A quel moment de la journée as-tu le + d’inspiration/ ou es-tu la plus productive ?
Là c’est mon côté chaotique qui parle, mais il n’y a pas de routine pour moi. Déjà parce que je n’aime pas trop la routine. Donc mes journées sont changeantes. Évidemment je préfère les journées productives dès le matin. Ça me rend plus heureuse d’avancer tôt, mais il m’arrive de travailler la nuit en fonction des projets.
La documentation dans ta BD est parfaitement dosée. Quelle place accordes-tu à ce travail de recherche ?
Je ne suis pas historienne, mais c’est une approche qui me plaît. J’apprends énormément sur des périodes historiques que je ne connais pas. Il y a, tout de suite, le sentiment de responsabilité, ne pas transmettre d’anachronisme, d’idée reçue. Et donc, je me renseigne le plus possible mais en même temps je ne veux pas m’enfermer dans quelque chose de très rigide car cela peut fermer l’histoire. Dans ma BD, on voit très bien que le New York que je représente, est loin du NY réel. C’est très fantasmé …. Rien que les couleurs utilisées disent beaucoup.
En tout cas, je veux vraiment soigner mes recherches pour chaque futur projet, tout ce qui est de la construction en amont, pour après laisser décanter et faire émerger l’histoire.
L’atmosphère de chaque ville est saisissable et réaliste : la frénésie et le rythme effréné de New York, l’imprévisible et lumineuse Chicago, la simplicité et le champêtre de ce village français Saint Bonnet en Champsaur. Es-tu retournée sur les pas de Vivian Maier pour t’imprégner de son histoire ? Plus largement, quelle place accordes-tu aux voyages dans ton métier d’autrice ?
Oui, j’ai regardé beaucoup d’images de ces villes, j’ai regardé des séries comme Mrs Maisel et d'autres films pour avoir une idée de l'atmosphère de la ville de NY. Quand j’ai pu voyager, je l’ai fait mais seulement en France. C’était compliqué de me rendre aux Etats-Unis avec le virus... J’ai visité Saint Bonnet en Champsaur, le village de Vivian Maier, et sa maison d'enfance, à Saint Julien. Quand tu es sur le lieu, que tu le dessines, tu t’imprègnes forcément plus de l’environnement.
Avec cette histoire fascinante de Vivian Maier il est question de cette « trace » puisque l’œuvre de cette talentueuse photographe n’a été connue qu’après sa mort. Elle est considérée aujourd’hui comme l’une des plus grandes photographes de rue du XXème siècle. Mais elle a choisi de vivre dans l’anonymat, rien que pour elle, une femme libre, solitaire et indépendante pendant toute sa vie.
Qu’est-ce qui te fascine le plus chez cette femme ? Quelques mots pour évoquer son travail et son regard sur la société ? Quelle est ta photographie préférée ?
Ah c’est dur à définir… mais je dirai qu’il y a énormément d’adjectifs pour la qualifier : indépendante, excentrique, libre… Je la trouve attachante à force de parler d’elle, d’avoir vu son documentaire. Elle a toujours été tournée vers l’autre, vouloir autant capter les visages, vouloir autant collecter… Il y a à la fois un souci de documentation presque méthodique de sa part et en même temps les gens disaient d’elle qu’elle n’avait pas un rapport à l’autre évident. Ils s’interrogeaient à savoir si elle était intéressée ou bien elle voulait juste accumuler…
Je pense qu’en regardant ces photos, on voit des gens qui sourient, elle était sûrement dans l’interaction, donc contrairement à ce que l'on pense, attachée aux autres, à l'humain.
Ma photographie préférée c’est la première que j’ai vu à l’exposition… celle des quatre femmes sur l’Empire State Building. D’ailleurs c’est la première photo que j’ai dessiné à l’aquarelle le soir même en rentrant chez moi. J’avais imaginé la scénette. C’est forcément celle-là qui me vient tout de suite en tête. J’ai été touchée par l’image alors qu’en vrai, ce n’est certainement pas la mieux composée, la plus originale, mais c’est elle qui m’a véritablement plongée dans le projet.
Le cliché de Vivian Maier a été pris en 1953 à New York, sur l'Empire State Building inspira Paulina et déclencha le processus créatif de sa première bande dessinée.
Paulina donne vie au cliché, telle une magicienne en ajoutant de la lumière et un contexte. À retrouver à la page 20 de sa bande dessinée "Vivian Maier à la surface d'un miroir"
À la fin de ce roman graphique, tu livres une partie de toi émouvante parce qu’intimiste avec ces carnets de croquis, et ces quelques lignes sur ton épanouissement et tes aspirations. On a le sentiment que tu sais déjà ce que tu veux à court et à long terme. C’est important pour toi de te projeter, de te donner des objectifs pour avancer ?
Oui j’ai écrit une note à la fin du livre où je me projette un peu. C’était pour contrer mon petit syndrome de l’imposteur, genre « t’as envie de le faire, de prendre cette voie-là, et bien dis le ! »
Je me disais justement qu’il fallait ouvrir un peu son intimité, car ce projet, et la BD, sont déjà de l’ordre de l’intimité pour moi.
Quelle est ton point commun avec Vivian Maier ?
Je pense qu’on est très différentes… Après, je dirai le côté observateur et le regard porté vers l’autre.
"Elle est importante votre démarche surtout avec ce métier. Réaliser des projets sur le long terme, qui peuvent durer trois ans, fait que l'on peut vite tomber dans l'oubli, et finalement croire que l'illustrateur ·trice ne produit plus rien. C’est genial de vouloir nous mettre en avant
"
Nous sommes fières que tu participes à notre première collaboration autour de notre première thématique « Le goût de la vie et la soif du vivant ». Qu’est ce qui t’a plu dans ce projet ?
Qu’est-ce que cette thématique t’évoque ?
J’ai vu sur les réseaux sociaux votre projet Clouée qui m’a immédiatement plu, avant même que vous me proposiez cette collaboration. Je vous suis depuis vos tout début et j’avais trouvé l’idée de mettre en avant une illustratrice, un illustrateur par mois, super chouette. Elle est importante votre démarche surtout sur avec ce métier. Réaliser des projets sur le long terme, qui peuvent durer 3 ans, fait que l'on peut tomber dans l'oubli et finalement croire que l'illustrateur.ice ne produit plus rien. C’est génial de vouloir nous mettre en avant !
La thématique « Le goût des autres et la soif du vivant » m’a plu, évidemment ça nous parle avec les deux dernières années que l’on a vécu. J’avais envie de représenter le contact que l’on a avec l’autre, avec le vivant, en mettant en avant écologie et féminisme. Je me suis dit, il faut représenter toutes nos manières d’être avec l’autre, mais aussi avec soi-même.
Mon idée était de placer le triptyque dans une situation intemporelle, hors du temps, pas vraiment ancrée dans notre présent. C’est une thématique globale de vivre ensemble, de sororité, d’affection dans un univers merveilleux avec des personnages qui apparaissent, qui reviennent et qu’on est envie de les assembler, ça peut être comme trois cases d'une BD. Mais l’illustration seule fonctionne aussi.
Parle nous du processus créatif du triptyque… Comment l’as-tu pensé et imaginé ? Quelle est son histoire ?
C’est la première fois que je travaille sur un triptyque, ça m’a parlé tout de suite, le chiffre 3 est important pour moi ! Dans ma vie, les choses sont souvent divisées par 3. Il y a une logique dans 3 instants, 3 moments. Et puis, dans l’histoire de l’art, il y a aussi différentes inspirations : l’imaginaire de la Bacchanale, de la Renaissance. On pense aussi de suite à Bosch, donc une multitude d’influences qui viennent de l'histoire de l’art.
Les sens sont perceptibles. Je me suis dit « c’est quoi être vivant ? »… C’est sentir ces sens, c’est se sentir désirée. Je voulais avoir un panel émotionnel fort.
C’est aussi se dire que le vivant ce n’est pas toujours avec les autres. C’est aussi en lien avec ce qu’on a vécu ces deux dernières années car il y a ce stress post confinement de devoir être avec l’autre, de devoir se retrouver. En tant que personne introvertie, ce ne doit pas être une pression supplémentaire. Il faut parfois se retrouver soi-même car c’est tout aussi important. Je voulais l’exprimer dans cette soif du vivant : avoir une bonne relation avec soi-même c’est primordial.
Je ne sais pas si mon triptyque est une histoire mais il y a cet évènement central des retrouvailles dans lequel on peut avoir un moment de solitude, éloigné de la foule. Ou alors cette personne endormie avec le roman qui rêve, qui désire… Ce qui est intéressant avec Clouée de pouvoir choisir son triptyque ou indépendamment. On se créé sa propre histoire, j’aime ce côté onirique où l’on peut projeter ses propres histoires sur l’image.
Quelle est le sentiment que tu ressens en imaginant tes illustrations accrochées au mur chez nos clients, faisant ainsi partis de leur quotidien ?
Ça me fait extrêmement plaisir de me dire que des personnes vont voir ces illustrations, qu’elles vont leur parler, et qu’elles vont faire partie de leur maison. Ce sont des images qui transmettent de la douceur, donc si ça peut, dans une journée compliquée, être un moment où l'on respire et où elles nous apaisent... Si j’en ai dans ma chambre, c’est que ça me fait du bien, ça me fait plaisir.
Et justement l a dernière chose que tu aies encadré et accroché ?
La dernière chose que j’ai encadré c’est un petit cyanotype d’une marionnette du fim « Annette ». C’est la compagnie du pendu qui l’a réalisé des cyanotypes autour de leur marionnette qu'ils ont appellé MariAnnette… C'est un film qui m’a profondément touchée.
Quel est l’artiste qui te cloue le bec ?
Il y a Elen Udsin en ce moment qui me clou le bec. Des couleurs magnifiques, vives. C’est aussi une artiste complète qui va sur tous les plans : la photographie, de la construction de masque, de marionnette. Ultra inspirante.
Nous aussi nous l’adorons !!!
Un film, une série, une bande dessinée, un livre qui te clouent au lit ?
Cinéma Paradiso me fait pleurer à chaque fois que je le vois.
La série Fleabag, je pense que c’est celle qui m’a donné une claque pour des années, je l’ai vu il y a un an et j’y pense encore.
Ma BD préféré c’est Portugal de Cyril Pedrosa qui est toujours à côté de mon lit. Quand je parlais tout à l’heure des BD qui m’ont donné envie de faire ce métier, la lecture de Portugal est un moment où je me suis dit … franchement si je pouvais raconter des histoires comme celle-là… je savais que je voulais faire ce métier.
Et un livre… je lis beaucoup les sœurs Brönte. Je dirais La tenancière de Wildfell Hall de Anne Brönte. Sacrée claque !
Illustration extraite de sa bande dessinée "Vivian Maier, à la surface d'un miroir". À retrouver dans toutes les bonnes librairies
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